A notre descente d’avion à l’aéroport de la Havane, nous devions être attendues par Mercedes, notre logeuse, qui tient une casa particular dans le vieux Havane, adresse donnée par ma petite Cathy. Je cherche donc le panneau avec mon prénom, mais pas de « Sandra » en vue… Nous profitons vite de ce temps pour retirer des pesos au bancomat, quelle galère ! D’abord on nous indique un endroit où ce sont plutôt des guichets pour faire le change. Sachant qu’ils prennent 10% de commission juste pour la monnaie du $, je préfère garder mes dollars et retirer des pesos à une machine. On nous indique ensuite à l’étage et pas de sous dans les bancomats ! Vite retour en bas voir si mon nom apparaît sur un carton au milieu de la foule et là une petite feuille de papier marqué « Sandra / Cathy » attire mon attention, oui c’est bien Mercedes qui est là pour nous accueillir. Grande embrassade, car à Cuba, les gens sont « caliente », ils aiment bien montrer leur affection.
Mercedes, my profesora de espanol !
Elle est accompagnée de sa belle-fille et d’un taxi driver, mais comme nous n’avons toujours pas de pesos, et qu’il faut payer le taxi, elle se renseigne pour nous. C’était bien vers les guichets de change, mais tout au fond du couloir il y a un bancomat. Ce sera la première des nombreuses queues que nous aurons à faire par ici, et la patience sera de rigueur. Enfin c’est notre tour, et Corinne n’arrive pas à retirer des sous avec sa Visa, seule carte acceptée. Du coup je n’essaie pas avec la mienne, je décide donc par dépit de changer mes dollars… Plein de pesos en poche, nous partons vers le taxi sous une pluie battante, mais lorsque nous voyons arriver le taxi, nous n’en croyons pas nos yeux, une vieille américaine bleue va nous emmener à notre casa particular. Nous sommes comme des gamines, surexcitées, tout est d’origine, les sièges en cuir, plus de poignée de porte de mon côté, une vitre un peu fendue et un vieux tableau de bord.
Voici les premiers véhicules que nous avons croisés.
Je savais que j’allais voir plein de vieilles voitures américaines, mais pas à ce point ! Presque une voiture sur trois est une voiture ancienne. Certaines sont des taxis collectifs et les plus belles peuvent te faire un tour de la ville d’environ 1heure pour 30$.
Nous arrivons chez Mercedes et Eduardo, un appartement au premier étage dans un vieil immeuble pas loin du Capitole. Il faut pousser une vieille porte en bois et monter un escalier en marbre très pentu. Une ficelle longe le mur, je comprendrai plus tard que les gens sortent de chez eux tirer sur la ficelle pour ouvrir la porte à ceux qui appuient sur la sonnette à l’extérieur.
Mercedes a deux chambres à louer, nous prenons possession de la chambre à deux lits avec une petite salle de bains privée. Le salon est juste à côté de notre chambre et de là un balcon qui donne sur la Caille Reina. Il faut passer un petit couloir à moitié ouvert pour accéder au chambre depuis sa cuisine.
petit couloir à traverser, quand il pleut, il faut longer le mur, les plantes sont heureuses !
Le coin salon
Le coin à manger dans le salon
la vue du balcon sur le parking à taxis.
Comme il pleut toujours et qu’il commence à faire nuit, nous préférons souper à la casa et découvrirons le Vieux Havana demain matin.
Dès le lendemain matin, nous profitons du spectacle de la rue depuis le balcon. Nous sommes juste en face d’un parking de taxis anciens. Les gens arrivent, demandent où va le taxi et lorsqu’il est plein, il démarre.
Vidéo du balcon
Nous sortons chercher un endroit pour déjeuner et acheter une réserve d’eau pour notre chambre.
Vue de notre balcon
Beaucoup de vieilles maisons comme celle-ci !
Nous passons dans des ruelles où des petites fenêtres ouvertes vous vendent des cafés. C’est noté 1$. Coco qui a besoin de son café très vite en prend un, c’est un café d’une petite gorgée, bien serré et elle donne une pièce marquée 1$. Ensuite nous voyons un stand un peu plus grand qui vent des bocadillos ou des mini pizzas et le prix est 10$. Cela me paraît énorme pour le pays. Je savais qu’il y avait deux monnaies à Cuba, les CUC pour les touristes et les CUP la monnaie nationale. Je décide d’entrer dans un grand hôtel et demander quel est le taux de change des CUC et des CUP.
1 CUC monnaie touriste = 24 CUP monnaie nationale
1 CUC = 1 CHF
Coco a donc donné 1CUC pour un café alors qu’elle aurait pu en boire 24 !!! et la pizza qui valait 10$, en fait elle vaut 40 centimes suisses. Bien sûr le vendeur s’est bien gardé de lui rendre la monnaie, il y dû se dire «voilà une journée qui commence bien ! »
Nous partons en quête d’un supermarché pour faire le plein de boissons pour notre frigo, personne n’arrive à nous en indiquer un. On nous parle de l’hôtel Angleterre qui aurait un supermarché. En fait c’est une boutique ;-).
Finalement, un homme se propose de nous amener à un endroit et on se retrouve devant un container jaune qui vend beaucoup d’alcool, mais juste une seule bouteille d’eau plate que nous nous dépêchons d’acheter avec de l’eau gazeuse, nous savons maintenant que c’est une denrée rare… Nous avons vu par la suite des « grands » supermarchés où il n’y a pratiquement rien dedans et surtout pas d’eau. De plus, tu dois laisser ton sac au gardien et payer pour le récupérer à la sortie. Nous n’avons pas encore compris où se fournissent les cubains pour manger 😉
Nous déjeunons finalement à l’hôtel Angleterre sur une terrasse, car les cubains déjeunent dans la rue debout devant ces vendeurs à la fenêtre qui proposent des sandwichs à la viande.
Genre de petits magasins dans les ruelles
Ah si j’avais de la place dans mes bagages…
Nous y sommes allées à la Bodeguita del Medio
Voilà ce qui s’y passe
De retour à la casa, Mercedes nous fait un cours rapide sur la monnaie pour les touristes et la monnaie nationale. Dernier conseil, quand la ruelle est étroite, toujours regarder en l’air, car un seau d’eau peut te tomber sur la tête ou un chien peut te faire pipi dessus !
Parées de tous ces bons conseils, nous partons pour la rue la plus touristique, la Calle del Opisbo.
Une successions de bars, de restaurants, de petites boutiques nichées dans les escaliers étroits des maisons.
Nous commençons à entendre de la musique, presque chaque bar a son groupe en live. Il faut bien l’avouer, la musique cubaine vous transperce et vous donne envie soit de danser soit de pleurer.
Nous entrons dans un bar où il y a un groupe en live et prenons notre premier Mojito cubain !
C’était tellement beau ces deux chanteurs/danseurs et cette trompette que l’émotion m’envahit, je réalisais que j’étais à la Havane, dans un vieux bistrot, en train d’écouter de la musique cubaine, je n’ai pas pu retenir mes larmes, j’étais si heureuse d’être là ! Coco me voyant avec mon émotion, elle a aussi ses yeux qui se sont embués…
Le chanteur m’invite à danser, je me laisse faire, même que je ne sais pas danser la salsa, mais qu’importe, il ne faut pas avoir peur du ridicule… J’ai acheté leur disque et penserai à ce moment à chaque fois que je l’écouterai.
Au niveau gastronomie, la langouste est un plat tout à fait commun par ici, ils la cuisinent à la sauce tomate ou grillée, nous ne nous sommes pas privées, c’était délicieux. Notre plat le plus cher a été 12$, mais en soirée avec un groupe de musiciens, et le moins cher, dans le quartier chinois, dans une école d’arts martiaux, au hasard d’une ruelle juste deux tables derrière un grillage, une délicieuse assiette de langouste en sauce avec accompagnement pour moins de 3$ par personne ! Désolé pas de photo !
Nous flânons dans le vieux Habana…
Des danseurs dans un café ouvert sur la rue, nous sommes sur le trottoir
Malheureusement elles ne sont pas là par hasard, elles attendent les pesos de ceux qui les prendront en photo…
Idem pour la vendeuse de merveilles…
Trop mignon…
pas mal le zoom optique 30x…
Il y a aussi de beaux immeubles bien entretenus…
Apparemment un membre du groupe Buena Vista Social Club joue dans ce bar 😉
Le dernier jour, nous n’avions pas encore vu le bord de mer, le Melicon comme ils disent. Nous prenons donc le fameux bus rouge touristique et nous y restons tout un tour, histoire de tout voir avant de décider de descendre… Le temps étant maussade, nous avons vu le Malicon avec de grosses vagues et personne ne s’y promenait, mais l’âme est là.
La ville est parsemée de vieilles maisons coloniales, habitées certaines d’autres en ruines. A chaque porte ouverte nous distinguons un patio intérieur.
un marché artisanal dans cette jolie demeure coloniale. Dégustation de rhum et de cigares !
L’hôtel National
Il est partout !
Il y a aussi beaucoup de maisons insalubres où les gens vivent. Je les imagine encore il n’y a pas si longtemps, en train de faire la queue pour recevoir leur ticket pour acheter les denrées alimentaires indispensables. Eduardo, notre logeur est très content des nouvelles relations avec les USA grâce à Obama, les choses vont pouvoir changer en bien pour les Cubains d’après lui. Cuba va certainement se métamorphoser d’ici quelques années. Ils vont acheter de nouvelles voitures et les belles américaines seront peut-être que pour les balades des touristes…
Le grand théâtre !
Voici un personnage emblématique devant le grand théâtre. Il vous prend en photo et vous êtes à côté du Che sur une photo noir et blanc !
Toujours à côté du Grand-Théâtre, en face de l’hôtel Angleterre, les chauffeurs de taxi attendent leurs clients. Ils ont mis leurs habits de travail 😉
les propriétaires des taxis !
Ils les bichonnent !
Lorsque vous devez aller dans une banque où dans un bâtiment officiel, la personne demande toujours « qui est le dernier ». Ils sont d’une patience admirable, car il font la queue pour tout, même pour acheter une carte téléphonique, tu fais au moins 45′ de queue, j’ai donc renoncé à acheter une carte sim locale…
Pour le wifi, c’est très compliqué, aucun café n’offre la wifi, que les grands hôtels si tu es un client de chambre, si tu vas juste boire un verre au bar, tu n’as pas droit au code !!
Lorsque tu vois un attroupement de personnes contre un bâtiment tu sais qu’ils sont connectés à un réseau ouvert, il suffit donc d’acheter des cartes à 3$ pour avoir une heure de connexion internet. Ils y passent leur soirée dans les parcs assis sur des bancs ou debout, à skyper avec leurs proches. Par contre, je ne sais pas si c’est légal, car quand nous avons voulu acheter une carte, il a attendu que la police passe pour nous la vendre !
Moins cher comme transport, nous l’avons testé avec Coco ! Il faut avoir de bons mollets 🙂
Très typique aussi comme taxi !
Mais les américaines restent nos préférées !! Il y en a pour tous les goûts…
Il y en a pour des sous…
Ce chauffeur n’est pas prêt à vendre sa voiture, mais elle coûterait au moins 60’000$ ! C’est avec celle-ci que tu peux faire un tour de ville d’une heure pour 30$ !
Une belle rangée de décapotables qui en ferait rêver plus d’un…
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